# Organisation & Bien-Être au travail
De la QVT à la QVCT, un changement d’acronyme qui s’inscrit dans la transition sociale
Baby-foot, cours de yoga, afterwork… en cette Semaine pour la Qualité de Vie au Travail, quelle meilleure occasion pour évoquer les dispositifs QVT (Qualité de Vie au Travail) ? Passée relativement inaperçue pour le grand public, la QVT a disparu du Code du travail pour laisser place à la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail). Plus que l’ajout d’une lettre à un acronyme, cette modification qui s’est opérée le 31 mars 2022 aura un impact certain sur le quotidien des entreprises d’ici octobre. L’ajout des « conditions de travail » est loin d’être anecdotique mais insuffle un vent nouveau dans le rôle des services RH : finie la simple promotion de la bonne ambiance au travail. La norme est désormais de passer à l’étape supérieure : pour cela, quoi de plus constructif que de réaffirmer la force du dialogue social, pour permettre aux salariés de s’exprimer sur le contenu du travail. Entreprises, le moment est venu d’investir dans le bien-être de vos collaborateurs. Il serait en effet illusoire de penser que les dispositifs d’hier peuvent répondre aux besoins de demain. C’est en cela que la QVCT s’inscrit dans la transition sociale.

Du baby-foot à la préservation de la santé physique et mentale 

Intégrée en 2015 dans le Code du Travail, la QVT représentait un premier pas pour sensibiliser au bien-être au travail. La QVCT représente désormais un bond en avant en faveur d’une qualité encore plus avancée des conditions de travail, tant sur la forme que sur le fond. Améliorer l’ambiance et l’environnement de travail ne suffit plus. Il s’agit maintenant de définir des règles pour l’articulation des sphères professionnelles et personnelles, du télétravail ou encore d’introduire une réflexion sur l’utilité et le sens donné au travail, le tout en instituant un dialogue social mis en place en totale considération des perceptions des salariés. Ce changement d’acronyme marque donc bien un passage du conjoncturel au structurel. « Prévenir pour mieux guérir » la santé physique et mentale de ses collaborateurs en est le maître mot. Permettant de se positionner vent debout contre les dysfonctionnements qui ébranlent la pérennité de l’entreprise, la QVCT fait même partie intégrante du champ social et sociétal plus large de la RSE. 

Se préparer au double objectif de quête de sens et performance

Cette sensibilisation à la recherche de la qualité des conditions de travail, constitue une révolution lente au sein des mentalités en entreprise. Pour nombre d’acteurs, concilier performance et bien-être au travail est encore antinomique et synonyme de coûts futiles. Il est vrai qu’une vision court-termiste amènerait à considérer cette nouvelle codification comme la nécessité de mobiliser des ressources supplémentaires, que ce soit en termes de moyens financiers ou humains, qu’en matière administrative avec l’obligation d’évaluer les risques dans le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) ou de créer un passeport de prévention. 

Au contraire, adopter une vision responsable qui privilégie une réflexion sur le long-terme met en lumière l’intérêt pour ce changement d’acronyme qui contribue au développement de la performance. Comme évoqué dans le Harvard Business Review, les salariés heureux sont 31% plus productifs. 

La QVCT répond ainsi à un objectif de résilience en inscrivant l’entreprise dans une temporalité longue.

Il ne s’agit pas de coûts supplémentaires mais d’un réel investissement en faveur de la croissance continue et saine de l’entreprise. Si elle est mise en place en totale concertation avec les acteurs concernés et avec l’adhésion de tous, la QVCT contribue à réduire le taux d’absentéisme, le nombre d’accidents de travail ainsi que les pathologies physiques et mentales. Elle offre aujourd’hui un véritable levier de performances aussi bien social qu’économique.

Cette transition se profile enfin comme une opportunité pour les entreprises de développer leur attractivité dans un monde concurrentiel où le rapport de force entre l’employeur et l’employé s’est inversé. La QVCT permet d’anticiper la transformation des attentes des collaborateurs d’aujourd’hui et de demain. Elle contribue à fidéliser les talents tout en concourant à l’élaboration d’une marque-employeur, cette dernière étant devenue primordiale pour répondre aux attentes des nouvelles générations qui placent en priorité la quête de sens au détriment du seul salaire attractif. 

Il ne s’agit donc pas de surfer sur une tendance mais bien de saisir l’opportunité de l’évolution du monde du travail. L’accent est bel et bien mis sur la prévention, qui se substitue à la simple amélioration des conditions de travail. 

Or, la prévention a un coût : nouveaux outils de travails, congés, organisations du travail, mais aussi les formations… 

Entreprises : La QVCT vous appelle donc à investir en faveur de la prévention des risques professionnels et du développement de nouvelles compétences de vos collaborateurs, des qualités intrinsèques qui sauront, à coups surs, servir votre compétitivité.
le 24/06/2022

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